L'histoire du marché Daudet d'Orange ressemble à un mauvais feuilleton.
Il y a dix ans environ le marché est déplacé de la place Pourtoules au parking Daudet.
Aujourd’hui après bien des bouleversements et la permutation des uns et des autres du marché centre au marché Daudet, (assimilé par certains à un tri de personnes non grata), la municipalité a décidé de fermer définitivement le Parking DAUDET aux marchands.
La délibération de fermeture a été votée le 25 mars, elle est affichée. L’arrêté lui envoyé par voie électronique en préfecture n'était pas affiché hier soir à 17h00.
7h00 ce matin; les marchands étaient présents mais n'ont pas pu accéder à leur emplacement, deux voitures de la police municipale étaient postées aux entrées du Parking.
Pourquoi se sont-ils déplacés?
Et bien certains n'avaient pas été informés, précision, les placiers jeudi dernier n'étaient pas venus encaisser les droits de places. D'autres attendaient l'affichage de l'arrêté officialisant cette fermeture et en son absence s'étaient permis de venir, car marchands sur le marché c'est leur gagne pain.
Ces gens modestes sont gravement pénalisés par ce manque d’information . Ils sont là avec leurs camions plein de marchandise un peu incrédules, surpris, pas du tout organisés.
Pourquoi ce manque d'information?
Pour la municipalité cette décision n’est pas tombée du ciel, elle est mûrement réfléchie et préparée depuis longtemps. Nous pouvons nous en rendre compte en retraçant les diverses péripéties et plus particulièrement depuis un peu plus d’un an.
- Changement du règlement.
- Obligation d’être abonné à l’année pour être placé en centre ville (abonnement qui se paie au comptant en une seule fois pour la saison du premier avril au 31 mars).
- Refus de nouveaux marchands (depuis plus de six ans certains se voyaient refuser une place)
- Permutations systématiques des marchands abonnés avec ceux qui ne pouvaient plus faire l'avance d'un abonnement annuel.
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Remaniement des emplacements du centre ville...
Le manque d’information sur le long et le court terme a des conséquences financières très importantes pour ces commerçants.
Premièrement la plupart ont des marchandises périssables qu'ils sont allés acheter la veille au soir, viande, fraises, légumes fromages frais... Si on les avait clairement avisés, ils n'auraient pas acheté cette marchandise qu'ils vont jeter ce soir...
Deuxièmement et c’est un drame pour ces commerçants, nous sommes au printemps, sur les marchés importants de la région aucune place n'est disponible. "Les places, expliquent-ils, on peut en trouver mais l'hiver à la mauvaise saison, pas maintenant. Nous sommes sans solution toute la bonne saison. J’ai quatre employés moi ça fait cinq personnes au chômage. Ça fait 10, 16, 21, 29 ans que je viens moi égrainent-ils chacun à leur tour désemparés, c’est pas possible".
7h30 ils décident d’entrer à pied en ville pour rencontrer le maire. Devant la rue St Martin d’autres sont attroupés autour d’un placier qui distribue une douzaine de places libres qui sont tirées au sort. (Ce sont celles d’abonnés qui ne sont pas venus ce jeudi-ci).
Rapidement les chanceux s’en vont derrière le placier. Ouf, pour ce jeudi, ils vont travailler mais jeudi prochain aucune garantie.
8h00 Ceux qui ont de la marchandise périssable pensent aller porter plainte. D’autres proposent une opération escargot... Ils s’avancent vers la place de la mairie dépités...
10h00 Les commerçants descendent de la salle du conseil municipal.
Mr Testanière les a reçus, entouré de la police municipale, et aucune alternative ne leur a été proposée. M Bec tournait autour d'eux avec un portable et les prenait en photo. Le maire entrevu un moment s'est enfermé dans son bureau. Sensation désagréable.
Coté clients, c'est la grande déconvenue, ils découvrent et réalisent, là devant le fait accompli: "Comment il n'y a pas de marché! Mais pourquoi? Ces gens là ils travaillent pourquoi s'en prendre à eux. Y a pas assez de chômeurs ? Et nous, où va-t-on trouver des fruits et légumes bon marché. Au centre en ville c'est plus cher et on ne peut pas stationner... C'est pas vrai il n'y aura plus de marché ici!, plus, plus du tout!"
10h30 Une délégation de commerçants est dans le commissariat de police de la ville (la gendarmerie leur ayant expliqué qu'Orange ne dépendait pas d'eux même mais de la police nationale)
Ils veulent porter plainte pour la perte de leurs marchandises, défaut d'information et discrimination.
L'affaire est vite expédié par les policiers qui refusent de prendre la plainte y compris une simple main courante.
"C'est une affaire civile prenez un avocat et allez au tribunal de Nîmes" leurs conseillent-ils...
C'est avec beaucoup d'amertume que chacun a repris son fourgon pour rentrer chez lui.