Le rapport annuel de fonctionnement pour notre toute nouvelle station d’épuration est bien décevant.
Notre maire clamait en 2009 (année de l’inauguration) que cette station flambant neuve dimensionnée pour 45 000 équivalents habitants (alors que nous sommes seulement 30 000) était le nec plus ultra. Avec elle finit la pollution chronique due à notre station obsolète, puisqu'à la sortie on obtenait une eau : "qualité baignade". D’ailleurs ce critère, exigé par la législation, était pour lui ridicule puisque aussitôt après elle rejoignait le Rhône lui-même pollué...
Or, lors d’une simple lecture du rapport de fonctionnement du délégataire, nous nous apercevons que l'assainissement collectif à Orange laisse encore à désirer et pollue toujours le milieu naturel en plusieurs points.
Explication : le réseau d’assainissement n’est pas étanche. Il y a deux causes principales de pollutions.
Une pollution par infiltration d’eau claire dans le réseau d’assainissement et des pollutions diffuses dues à des fuites: surverses sur les postes de relevage, déversoirs sur le réseau d'assainissement.
Nous pouvons lire page 12 pour la station elle-même : « fréquents dépassements lors de pluie du débit acceptable sur la station »
L’introduction d’eau claire parasite est un problème à Orange. Il n'y a pas de réseau séparatif de partout. C’est à dire que le réseau assainissement sur 20 930 ml est aussi le réseau d'eau pluvial. Pour pallier à ce souci le réseau lui-même dispose de 7 déversoirs d’orage! Donc en cas d'orage, l'eau du tout à l'égout se retrouve tout simplement dans le milieu naturel...
Et ce n'est pas tout. Sur les 28 postes de relevage 15 disposent d’une surverse. Ce ne sont pas tous des dispositifs anciens !
C'est-à-dire qu’en cas de dépassement de la capacité du réservoir ou de la pompe (pluie, voire panne de la pompe), il y a débordement direct, soit dans le fossé adjacent (5 cas), soit dans la Meyne (2 cas), soit dans le réseau pluvial (7 cas), soit dans le bassin d’orage (1cas)...et donc pollutions du milieu naturel.
Malgré ces dispositifs15 surverses et 7 déversoirs dans des bassins d'orage assurant une pollution certaine du milieu naturel, il y a encore trop d'eau qui arrive à la station.
En 2010 on peut lire page 52: « le volume nominal de la station a été dépassé 245 jours sur 365 »!
Donc l’eau arrivant à la station dépasse plus de 8 mois sur 12 les capacités de la station !
Il est donc bien dommage que le rapport présenté au conseil municipal ne puisse pas faire état de l’avis de la police de l’eau. Voir tableau page 59. Avis de la police de l’eau sur la conformité : non renseigné .
En outre, il est à noter que ce rapport annuel du délégataire est non daté. Les trois emplacements prévus pour la datation du rapport étant restés vierges, en tous cas sur les exemplaires du rapport donné aux conseillers municipaux.
En conclusion: ce bilan est désastreux .
La qualité / quantité des eaux usées rejetées dans le milieu et l’évaluation du fonctionnement de la station semble être deux choses complètement différentes.
Le dépassement 245 jours sur 365 de la capacité de la station est inadmissible, pour une station ayant un an de fonctionnement.
Le déversement dans le milieu en 22 points d’eau issue du réseau d’eau usée, donc plus ou moins polluée sur la commune, est inquiétant et révoltant.
Dans ces conditions et sans l'avis de la police de l’eau, l’avis conforme apposé au rapport par le délégataire lui-même ne nous rassure pas et n'est pas satisfaisant.
Heureusement que la station fonctionne, mais il ne faudrait pas confondre fonctionnement "correct" de la station d'épuration et efficacité d'un dispositif! N'oublions pas que cette station était censée pallier aux insufissances de la précédente...
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