Il y avait foule à ce conseil du 20 mai 2016 à 10 h du matin, ce qui n'est pas courant.
Et la foule était attendue.
La table des conseillers d'opposition avait été avancée, la place de J.P. Mathon Weismann sacrifiée pour laisser un peu plus d'espace aux spectateurs qui se sont pressés. (Cet élu ne fait plus, officieusement du moins, partie de l'opposition. Du reste comme pour confirmer cela, absent ce jour, il avait donné son pouvoir, non pas à sa colistière présente, mais au maire lui même.)
Six conseillers étaient absents, 55 minutes pour ce modeste conseil. Il n'y a pas eu d'esclandre comme sait les organiser l'édile qui du reste semblait en petite forme. Une seule intervention longue pour lister son habituel catalogue de mensonges sur l'état du patrimoine Orangeois avant son élection en 1995 et sur ses prétendues actions sur le dit patrimoine depuis vingt ans.
« C'est un catalogue de mensonges » s'est écriée Christine Badinier. « Il faudrait établir un catalogue du patrimoine et services qui ont disparu, piscine des cèdres, gare routière... ou qui a souffert, colline, équipements sportifs..., des projets retardés, gare multimodale, voire abandonnés, musée de site... »
Elle n'aura pas l'occasion d'être entendue, la parole ne lui étant pas laissée après la diatribe du maire.
A relever dans ce conseil une série de conventions avec plusieurs associations.
Il s'agit d'une contrainte exercée par la ville à travers les nouvelles versions des conventions d'objectifs et de moyens. Conventions imposées quel que soit le montant de la subvention municipale dans le but d’obliger les associations à assurer des services publics, entre autres l'animation de la cité et des temps périscolaires.
Rappel:
La ville établissait jusque là des conventions de mise à disposition annualisée de salles, gymnases, etc. et cela par seule et simple décision princière (du maire).
Lorsque la ville versait une subvention conséquente, et appelée à être pérennisée car indispensable au fonctionnement d'une association, elle établissait une convention d'objectifs et de moyens, répondant en cela à une obligation légale Elle est en effet impérative à partir d’une subvention de 23 000 € (Loi N ° 2000-321 du 12 avril 2000 décret 2001-495 6 juin 2001).
Or désormais, prenant le faux prétexte de cette obligation légale et faisant jouer l'amalgame "avantage en nature" + subventions de fonctionnement, la ville en est venue à imposer aux associations, par une convention contraignante, d’assurer à sa place une partie de ses missions de service public. Entre autres :
1- participer aux animations faites par la ville, les membres d’associations servant de faire valoir, de figurants gratuits, de fond pour les photos de "propagande".
2 - animer les temps périscolaires2 (ben voyons, des bénévoles, c'est déjà difficile à trouver et à garder ; si en plus, il faut qu'ils fassent du bénévolat pour la mairie, où va-t-on ?)
Du reste, la plupart des associations concernées par ces conventions votées le 20 mai ont des subventions misérables et surtout aucune compensation (matériel, formation des bénévoles, assurances) n'est prévue dans les conventions.
C’est le cas de :
- la foulée Orangeoise pour 535 €,
- Orange Rev Club Alpin d'Orange pour 200 €,
- les Empereurs Foot Américain pour 600 €,
- Mistral Triath'club Orangeois pour 305 €,
- le Club Pongiste Orangeois pour 1 000 €,
Tous seront « tenus d'organiser des actions périscolaires, dans les conditions édictées par le Service des Affaires Scolaires, ainsi que de participer aux fêtes locales... »1 et en sus devront supporter le surcoût d'assurance responsabilité civile des personnes non membres ???? (Attention ici aux assurances !)
Tout simplement inique. Si ce n’est pas de l’abus de pouvoir, ça y ressemble !
Par rapport aux maigres subventions, montant inchangé depuis 20 ans, il parait que les responsables associatifs ne demandent rien de plus, dans leurs dossiers de demandes de subventions, que la reconduction de leurs misérables subventions !!! Affirmation gratuite. Du reste quel choix ont ils ?
1 libellé tel quel dans les conventions.
2 Pendant ce temps parce que c'est logique de s'appuyer sur cette richesse inestimable que sont les associations, les autres communes bâtissent un vrai partenariat avec le monde associatif. Effectivement les associations sont une véritable mine de compétences variées et très interessante dans le cadre des nouvelles activités periscolaires. Un partenariat respectueux, basé sur le volontariat, convenablement dédommagé/reconnu/soutenu abouti à une situation gagnante pour les deux parties. Ici, on en est loin !
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