Parmi les nombreux dossiers importants du Conseil Municipal de ce vendredi 18 nov 2016, les élus avaient à décider du renouvellement du marché de livraison des repas aux enfants d’Orange.
C’est la Société Elior Group, groupe international de restauration collective, agissant sur 13 Pays, et distribuant 4 Millions de repas par jour avec un chiffre d’affaire de 3 995 Millions d’€ pour la seule restauration qui a été choisie.
Les faits :
Sur une note globale de 20, les critères que la majorité a privilégiés pour choisir le prestataire sont :
- Le prix= 14/20
- La qualité des produits = 1.2/20
- Le lieu de fabrication des repas = 0.6/20
- Autres critères relatifs au respect de la règlementation de la restauration collective = 4.2/20
Sur l’évolution1 du prix d’achat des repas des enfants orangeois :
- Nous sommes passés de 2€44/repas en 2001 à 2€24/repas en 2013 et enfin à 2€20/repas à partir du 1er janvier 2017, soit une baisse de 10% en 15 ans
Le prix unique du repas acquitté par les familles est aujourd’hui de 2.68€/repas
Ce que la municipalité encaisse pour le service de la restauration s’élève, pour 156 340 repas servis dans l’année, à (2.68 – 2.20) x 156 340 = 75 000€/an.
Analyse des élus:
"Nous avons voté contre cette délibération. Pourquoi ?
Les sujets autour de l’alimentation sont vastes et complexes. Ils touchent l’emploi, la santé, le réchauffement climatique, l’autonomie alimentaire, les coûts sociaux payés par la collectivité pour réparer tous les désastres engendrés par l’industrialisation outrancière de la production alimentaire : chômage, sécurité sociale, catastrophes climatiques, déplacements de population, les guerres …. Rien que cela.
Notre vote « contre » porte tout cela !
Aujourd’hui il faut être sourd et aveugle pour ne pas prendre en compte les enjeux liés à l’alimentation. Les modes de production agricole que nous avons adoptés depuis 50 ans ont un impact majeur sur la disparition des paysans, le réchauffement climatique d’une part et sur l’état de santé des populations et donc les comptes de la sécurité sociale d’autre part."
Coupée, raillée dans son intervention Anne Marie Hautrant n'a pas eu le loisir d'aborder le sujet complexe de l’impact de ce genre de choix.
- 14 points sur 20 pour le prix,
- 1,2 point pour la qualité,
- 0.6 point pour la provenance
Ces critères de choix sont un vrai plébiscite de la misère plurielle et d'une hypocrisie abyssale.
Misère pour les producteurs, artisans locaux.( agriculteur, des transformateurs - boulanger)
Misère pour la santé et par ricochet le trou de la sécu
Misère pour l'ouvrier toujours plus mal rémunérer,
Misère pour l'éducation le rapport à la nourriture
Misère pour l'environnement
Misère pour notre identité culinaire...eh oui jusque là
Lancer de beaux discours comme député pour la défense des agriculteurs, des entrepreneurs Français et les fusiller dans le dos par ses choix locaux, cela s'appelle comment ?
Ce n'est certainement pas joindre le geste à la parole.
C'est participer à l'appauvrissement de la France et bien au delà, mais aussi à la disparition de nos traditions et de notre culture.
C'est être à fond pour la mondialisation dans son pire penchant.
C'est aggraver les inégalités, le mal être social.
C'est promouvoir le chaos. C'est se montrer opportuniste dans son propre intérêt.
1 Dénoncé dans le rapport de la chambre régionale de comptes la gestion de ce service public a subit une évolution contraire au coût de la vie... lire notre dernier article retraçant l'évolution des coûts
Juste pour le fun voici ce que l'on trouve comme explication sur le site d'autres villes privilégiant la qualité, le local, la nature des produits...dans le choix du marché
"Dans le cadre du nouveau contrat pour la restauration scolaire, la Ville ... a souhaité privilégier la qualité et la nature des produits. Le contrat a été attribué.....
Ainsi, les aliments proposés aux enfants sont cuisinés de façon traditionnelle au sein de l’Atelier culinaire ... situé à .... Par ailleurs, 52% à minima des produits servis proviennent d’un approvisionnement local en circuit court (fruits et légumes frais de saison cultivés en...., viande de bœuf et de porc de ..., pain artisanal fourni par des boulangers de la ville…) et 33% des produits sont issus de l’agriculture biologique. "