Ou comment on exploite aussi en France nos matières premières dans le mépris total des riverains, de la faune et des lois de protections de la nature avec semble-t-il l’absolution des autorités locales et des services de l’état compétents.
Une enquête publique sur la demande de renouvellement d'autorisation d'exploiter et l'extension de la
carrière Lafarge du Lampourdier est en cours, elle se termine le 17 février 2011. Aucun panneau, comme on peut parfois en croiser, n’indique l’enquête aux quatre coins du quartier, les
habitants du quartier découvrent tardivement le projet d’extension. Mais c’est mieux qu’en 2005, ou l’autorisation d’extension de la carrière Delorme est passée comme une lettre à la poste, car
pratiquement ignorée de tous.
Dernier jour pour rencontrer le commissaire enquêteur ce vendredi 11 février 2011.
Portait de la situation du site du Lampourdier.
Il y a trois carriers sur le site, SCV, SMV Delorme et Lafarge. Deux carrières concernent la commune d’Orange, Delorme et Lafarge.
Pour la carrière de Lafarge, il s'agit de passer de 8 hectares à 23 ; de 300 000 tonnes à 800 000 tonnes. Une interrogation entre l’adéquation des besoins réels et cette augmentation est légitime. Puisque sur le schéma départemental des carrières de 2001 l’association GGA a relevé : « D’une manière générale, les quantités autorisées sont sensiblement supérieures aux besoins identifiés (facteur voisin de 2)".
La carrière Delorme, quant à elle, est passé de 13 à 23 en 2005… et est autorisé à exploiter jusqu’en 2020.
-Les autorisations d’exploiter sont de 15 ans.-
Soit un total de 46 hectares pour l’extrémité de la barre rocheuse du Lampourdier coté Orange !! .
Les réserves foncières des carriers sont énormes et laissent présager d’autres extensions futures, rasant pratiquement l'extrémité du massif.
De plus le développement des carrières est inscrit au PLU comme priorité sur Orange, seulement…
Une enquête publique a lieu sur Châteauneuf du 1 février au 4 mars.
Une pétition contre l’autorisation d’exploiter en dent creuse la carrière SCV, circule sur Châteauneuf.
La municipalité de Châteauneuf-du-pape a quant à elle classé les bois environnant la carrière sur sa commune en zone naturelle par souci sans doute de préserver l’appellation de renommée mondiale de ses vins....
Mais continuons ce petit portait du massif du Lampourdier.
Sur le site des carrières, aurait été détruit un fortin Romain du coté Châteauneuf, de même auraient existé des traces d’un ancien port Romain donnant sur le Rhône à proximité des tapis transportant les granulant sur les barges. La Via Agrippa ancienne voie romaine, passerait par ce massif à gauche des carrières. Depuis les vestiges de la porte Romaine près du cimetière d’Orange, en passant près de Maucoil elle descendrait le massif en passant vers le Château de la Gardine.
D’autre part, il existe des vestiges d’anciens fours à chaux plus récents à proximité immédiate des carrières.
Pourquoi nous sommes contre cette extension.
Les conditions d’exploitation actuelle sont désastreuses tant sur le plan respect de la vie quotidienne des riverains que sur le plan de l’impact sur le massif lui-même et son biotope
La spécificité régionale climatique est peu prise en considération.
La faune et la flore méditerranéenne sont fragiles et sensibles aux pollutions.
L’extension ne fera qu'aggraver les nuisances.
L'intérêt général doit être un préalable à toute extension de carrière .
Elle affectera des zones de bois classées, et un peu plus bas les berges du Rhône zone classée NATURA 2000, abritant des espèces protégés. Circaète Jean- le blanc, l’Engoulevent d’Europe, quatre espèces de chauves souris , l’anguille d’Europe entre autre...
Notre région est soumise à des épisodes imprévisibles de pluies abondantes sinon torrentielles. Or les sites des carrières aggravent le ruissellement des eaux de pluie- roches nues-. Il a risque d’amplification des dégradations et d’inondation surtout vers Mereuille -par le Vabre comme en 2002-, et vers la route de Roquemaure –qui au droit des carrières se situe pille à la jonction de la Meyne et du Rhône, la route a déjà été coupé à la circulation lors de précédent épisode pluvieux, des champs et des maisons ont subit des inondations.
Les nuisances sont minimisées par l’étude d’impact qui indique page 90 : « Les riverains les plus proches de la zone d’extension n’auront pas à craindre pour leur audition »
Le fait qu'il y ait trois carriers diffèrents, multiplie les autorisations de tirs de mines, qui si elle sont autorisées, n’en sont pas moins nuisibles à la faune et habitants les plus proches d’autant plus que les jours et heures ne leur sont pas communiqués. Les vibrations engendrées par les tirs de mines auraient provoquées des lézardes dans des maisons le long du chemin du Four à Chaux et de la D72. Aucune expertise de l'immobilier ne permet aux habitants de faire constater ce fait, pourtant les maisons existaient avant les carrières.
En sus des tirs de mines tout au long de la journée les avertisseurs de recul des camions sur ce site en hauteur audibles à plus d’un kilomètre surtout la nuit et les concasseurs, participe largement aux nuisances sonores qui dérangent à longueur d'année les riverains.
Plus loin nous apprenons que la plage horaire de fonctionnement sera de 7h00 à 22h00 au lieu de 7h00 17 h00 puis que l’activité de chargement des barges se fera de nuit laissant "une plage de repos" au riverains de minuit à 4h00. C’est tout simplement inhumain !
Cette même étude spécifie que « les poussières restent principalement confinées au droit des zones d’exploitation. Elles ne peuvent être nocives pour les riverains » c’est ce qu’on appelle se moquer du monde ! Même si des mesures sont prises pour éviter l’émission de poussières celles-ci sont néanmoins présentes dans l’air et une déclaration de leur innocuité ne peut être satisfaisant.
Les nuisances sont amplifiées par le fait que les trois carriers, obtiennent des permis d’exploiter successifs dans le temps et qui ne respectent pas les même caractéristiques.
Après enquête auprès des riverains, nous apprenons que les carriers exploitent en fait un même site. Ils s’entendent entre eux, les ouvriers des uns travaillant pour les autres. Les plages horaires autorisés sont actuellement et par moment largement dépassé : de 5h00 à 22h00, très loin des 7h 00 17h00 vous en conviendrez!
L’impératif d’augmentation du transport fluvial des granulats lors de la dernière extension ne serait actuellement pas respecté.
Les uns doivent réaménager le site, les autres auraient obtenu le permis d’exploiter sans cette contrainte…
Un riverain nous dit regretter que cette mobilisation se fasse à l'encontre de la carrière LAFARGE car ces derniers seraient ceux qui respecteraient le mieux les contraintes d’exploitation.
De plus, les riverains se heurteraient à une difficulté inconcevable l’organisme chargé de contrôler les infractions aurait refusé de communiquer les rapports d’inspection.
Autre point litigieux,l'intérêt général doit être un préalable à toute extension, il faut prouver celui-ci par une demande accrue de granulat dans le département. Or, ici il n’y a pas augmentation explicite de demande dans le département justifiant cette augmentation.
En conclusion notre association citoyenne se prononce fermement contre ce projet d’extension.
Il y a trop d’interrogation : quant à la nécessité d’augmenter le tonnage d’extraction, quant aux difficultés de garantir de respect des contraintes d’exploitation par rapport à la présence de deux carriers sur le même site, aux renouvellement croisés des permis d’extractions, à la difficulté de faire constater les infractions.
Aucune garantie sur l’absorption de l’augmentation de la production de granulas par le transport fluvial ne peut être faite dans la configuration actuelle - exploitations sur un même site par deux carriers astreints à des contraintes différentes-
Notre association citoyenne s’insurge contre la minimisation de l’impact de l’activité carrière sur la vie des riverains, leur santé, sur l’économie viticole, arboricole, sur la faune, sur le paysage, sur la dépréciation et dégradations des propriétés.
A l’extérieur des sites d’extractions les routes existantes ne permettent pas actuellement l'accroissement du trafic routier sans augmenter l’insécurité routière et les nuisances pour les riverains. Insécurité et nuisances sont déjà fortes du fait du trafic induit entre autre par transport de granulat.
Le principe d'intérêt général - préalable au renouvellement et/ou extension d'installation classée comme cette carrière - ne nous semble pas respecté.
D’autre part, aucune mesure compensatoire d’aménagement n’est prévue par la municipalité d’ORANGE.
Mesure pouvant améliorer un tant soit peu le cadre de vie des habitants. Pistes cyclables, rénovations des fours à chaux, mise en avant de la Via Agrippa, de sentiers découvertes, plan de circulation, développement de transports en commun… Il est tout à fait révélateur que Châteauneuf classe ses bois pour préserver la zone, ces villageois, tandis qu’Orange inscrit le développement des carrières dans son PLU comme une priorité.