Aujourd’hui, dimanche après midi 8 janvier 2012, il fait beau, très beau soleil, je passe avec ma famille devant l’esplanade sans vie, entièrement grillagée de l’ancien hôpital. C’est triste, quel gaspillage me dis-je, près de 5000 m2 en plein centre ville sans personne...
Je voudrais vous démontrer qu’une partie de l’opinion des Orangeois à l’encontre de notre maire est due, pour partie à la
résignation, l’apathie, au manque d’échange, de communication entre les diverses communautés d’Orange. Ambiance que la politique de la ville a réussi à créer au détriment de la connaissance de
l’autre de la convivialité, de l'empathie. En effet, il est indiscutable que notre environnement détermine un certain nombre de choix de vie. A Orange chacun reste chez soi ou entre soi, et pour
cause. Les lieux publics sont clos.
Cette place publique plein sud est entièrement clôturée par de gros barreaux en fer forgé d’au moins 2,5 mètres de haut, les accès, deux portails sont fermés comme tous les dimanches.
Dans ce lieu, quelques banquettes de verdure, moins d'un quart de la surface, disposées géométriquement et des pavés blancs
fausses pierres partout, une belle fontaine qui ne coule pas, le seul point de couleur, en fond la façade et les volets d’origine de l'ancien hôpital qui donnent une touche un peu plus gaie. Un
panneau indiquant qu’il est interdit de jouer au ballon et à droite la vitrine de la médiathèque sale, des vitres fendues remplacées par des panneaux de contreplaqué depuis des lustres, elle est
surmontée de la façade - non terminée depuis 15 ans - du Palais des Princes (salle de spectacle) et... pas un banc! Voilà, ah! non... j’oubliais pour en finir son portrait, sur la grille d’entrée
et la façade sale de la médiathèque deux panneaux fustigeant les logements sociaux et le palais des princes adjacents (oeuvre de la municipalité d'avant. Avant 1995!.)
Pas un seul banc public sur toute la place, pas une seule personne sur ce lieu pourtant très ensoleillé et pour cause...
les grilles sont fermées, c’est dimanche. Remarquez, vu la configuration du lieu en semaine, il n'y a pas foule.
Cela fait si longtemps ... plus personne n’y fait attention, chacun passe son chemin, comme si c’était normal. Et puis ça
reste propre, c’est sobre mais presque propre, donc presque « beau/bien ».
Non, ce n’est pas normal, un parc public sans vie, sans jeux, sans bancs, sans passants, sans amoureux, sans vieux au
soleil.
Non, ce n’est pas normal un parc public « enfermé » derrière des grilles, un peu comme une vitrine qu’on veut préserver des
voleurs mais ici qui sert à la propagande politique.
Non, mais c’est plus confortable, pas besoin d’entretien : personne n’y vient ni chien, ni crottes; ni gens, ni poubelles;
ni bancs, ni agent d'entretien. Et puis personne ne parle à personne, chacun chez soi avec ses amis, avec ses idées, avec son « Orange Vérité ».
En ce début d’année 2012, nous rêvons, nous, à Orange Autrement, à un temps nouveau, où les jardins
publics refleuriront de cris, de jeux d’enfants, de rire entre grands, de mamies qui tricotent, lisent le journal, papotent, de baisers d’amoureux.
La recette est simple : des bancs, quelques jeux et la suppression des portes des jardins publics, ici véritables barrières
sociales. Rappelez-vous dans l’après guerre des « chaisières » qui louaient dans les parcs publics, des chaises pliantes pour s’asseoir, où l’on veut, plaisir simple, peu coûteux. Pourquoi ne pas
se servir de ces fameux pliants( Sans rire, SVP.) , non distribués d'ailleurs comme promis avant Noël 2011,
aux personnes âgées. Puisqu'ils sont achetés, pourquoi ne pas les mettre à disposition dans les parcs publics, un peu comme les vélolibs accessibles avec une carte gratuitement pour les personnes
du troisième âge...
Rêvons encore un peu, pourquoi ne pas se servir de l’ancien hôpital fermé, vide lui aussi, comme d’un lieu public
d’animation intergénérationnel. Aujourd’hui combien de personnes regrettent la maison de la principauté1 et choisissent par défaut de faire une
belote entre amis à la maison. Combien de jeunes mamans cherchent un lieu propice pour faire prendre le soleil à leurs bambins en poussettes et par défaut écourtent leurs sorties. Combien de
jeunes s’amusent dans les impasses, les petites rues du centre ville au dépend de leur sécurité, de petites incivilités...
Oui, Monsieur le Maire un espace public doit être aménagé pour le public, pour être utile (du verbe "utiliser"). En ce
début d’année, nous vous enjoignons à rendre ce lieu au public.
Non! l'intolérance n'est pas inscrite dans nos gènes, elle s'apprend au fil des jours.
L'intolérance naît de la peur et de l'ignorance.
Se parler, créer des liens, c’est permettre de s’apprécier, de mieux se comprendre et de répondre aux besoins. Est-ce si
dangereux ?
Si difficile ?
1Maison en centre ville où les personnes âgées
venaient passer du temps, jouer aux cartes, danser, tricoter ou simplement bavarder; vendue... et aujourd'hui une X ième pharmacie ...utile?