Nous avons lu attentivement la question au gouvernement posée le 19-2-2013 par J. Bompard et la réponse apportée.
Un certain nombre de propos de part et d’autre ont retenu toute notre attention. En voici nos commentaires.
Le maire d’Orange affirme : « ce projet est attendu par toute une partie du département du Vaucluse », mais aussi « la ville d’Orange est aujourd’hui privée de piscine du fait du blocage de ce dossier ».
Et bien non ! ce n’est pas le blocage du dossier qui est en cause (il était tellement prévisible), mais l’obstination du maire d’Orange. Et il reconnait lui-même que ce n’est pas seulement la population de sa ville qui est privée d’un équipement indispensable, mais « toute une partie du département du Vaucluse ». Bravo !
Quel aplomb de parler d’un projet « s’inscrivant dans la mise en cohérence de la carte des intercommunalités voulue par l’État », alors que la maire d’Orange refuse ce « bassin de vie, débordant même sur le Gard rhodanien ». N’est-ce pas lui qui a lancé pétition sur réclamation pour protester contre cette intercommunalité prévue par l’Etat ?
La réponse apportée par Marie-Arlette Carlotti est claire et ne laisse aucun détail dans l’ombre. Elle a le mérite d’insister sur « l’intérêt historique, archéologique et paysager exceptionnel de la colline Saint-Eutrope » et sur « l’incompatibilité du nouveau projet avec la préservation et la mise en valeur tant du site classé de la colline Saint-Eutrope que des abords du théâtre antique d’Orange, monument historique inscrit sur la liste du patrimoine mondial de l’Unesco ».
Marie-Arlette Carlotti rappelle également le précédent « avis défavorable de la commission départementale de la nature, des paysages et des sites », et pointe implicitement l’inutilité de la nouvelle démarche tentée par la mairie d’Orange, dans la mesure où « aucun élément nouveau ne paraît être de nature à modifier l’avis défavorable déjà émis sur ce dossier ». L’entêtement d’un homme qui assume la responsabilité de l’avenir de notre ville conduit tous les habitants (et au-delà, selon ses propres dires) à pâtir de l’absence d’une piscine.
Un autre élément se fait jour dans ce dossier. Nous l’avions déjà abordé, mais les intentions deviennent plus nettes.
Dans sa réaction aux propos de la ministre, J. Bompard annonce « un projet de développement global de l’ensemble de la colline », et non plus le seul complexe aquatique. Ce que Marie-Arlette Carlotti avait lucidement dénoncé dans sa réponse, en pointant « l’extension prévue pour ce complexe, qui nécessiterait un élargissement de la voie » et « la nature et l’importance du programme de complexe aquatique qui sont inadaptées à ces lieux, dont la vocation d’espace naturel et de site historique doit être confortée ». Et oui, les plans du maire consistent à vouloir URBANISER la colline, à dégrader « ce site exceptionnel que les Orangeois ont la chance de posséder », selon l’expression de la ministre.
C’est en toute logique que Marie-Arlette Carlotti conclut par la suggestion que nous défendons depuis le début de cette affaire il y a… (combien de temps perdu, déjà ?) : « Nous ne pouvons que vous encourager à rechercher un autre site ». Le maire aura-t-il la sagesse de suivre ce conseil ?
En effet, comme il le déclare lui-même : « Tout cela n’est pas sérieux ! »