Zoom sur la délibération N° 2 du conseil du 20 février:
N°2/ ACQUISITION DES PARCELLES CADASTRÉES SECTION P N° 592 – 593 – 594 – 604 – 605 – 611- 1226 – 1348 – 1349 – 1350 – 1401 – 1402 – 1404 – 1405 ET 1408
Soit 88 652m2 et un bâti "cave" prix total 2 409 418 €
Dans le quartier, côté viticulteurs cet achat a fait jaser.
Ces morceaux de terrains forment une parcelle au milieu des vignes .
"Quoi cette mauvaise terre en armas, encore parsemée de souches à demi-arrachées, laissées sur place, qui quand elle était planté produisait un petit vin ordinaire, c'est ça qu'ils ont acheté 2,4 millions! Tu blagues? Payer plus cher qu'une vigne en Châteauneuf en pleine production, c'est fou!"
Et oui. C'est fou.
La raison de ce prix inconsidéré: un changement de classement lors du dernier plan local d'urbanisme, PLU.
Changement retoqué par la préfecture.
Mais le prince d'Orange avait un autre tour dans sa manche...Il a juste déclassé d'un poil le lieu.
De fait, ce terrain cédé par la SAFER à un prix dérisoire vers la fin des années 80 à un exploitant qui s'installait, se trouve transformé par une décision arbitraire en un trésor. Voilà la manifestation d'un pouvoir qui nous coûte bien cher.
"C'est mieux que de gagner au loto, charlot" s'exclame notre témoin éberlué."
"Ben oui !"
En savoir plus sur le prix:
Le PLU d'Orange - plan local d'urbanisation- est un grand sujet de ce blog.
C'est le cadre de l'aménagement du territoire, il découle d'une décision politique du maire. En ce sens c'est un lieu de pouvoir par excelence.
Le PLU par rapport à l'ex POS devait prendre en compte des enjeux de cohérence territoriale et de développement durable.
Ici le classement au PLU du terrain en question disconvient à ces deux impératifs, rien de moins.
Cet espace agricole était planté en vigne et il produisant un vin ordinaire.
Or, il est classé sur la première mouture du PLU en Zone 1AU.(en clair à urbaniser en priorité)
WHY?!!!
Le maire prétendait vouloir étendre sa ville de plus de 300 logements juste là en un long appendice genre presqu'île relié par une route départementale enjambant l'A7.
Les précédentes majorités -avant 95- avaient soigneusement évité d'étendre l'urbanisation à ce quartier eu égard aux problèmes de potabilité de l'eau du sous sol, de la préservation de l'espace et coût excessif des services pour un lieu si éloigné. (ramassage des ordures, adduction d'eau, tout à l'égout, liaisons piétonnes, transports en commun...)
Le maire actuel s'est largement assis sur ces préoccupations autorisant dès la fin de son premier mandat en 2001 l'implantation d'un lotissement de 127 logements, un bourgeon de l'appendice et un premier cadeau princier.
Le PLU donc dans sa première mouture prétendait classer en 1AU ce coin, alléchant les promoteurs.
Le préfet de l'époque conscient de l'incohérence demande le retrait de ce long appendice au lieu dit les chiezes.
Mais il se contentera d'un tout petit pas en arrière, le déclassement de 1 AU en 2 AU de l'apendice ( en clair d'une zone à urbaniser en priorité à une zone d'urbanisation future)
Ce qui autorisa les espoirs et l'arrachage de ladite parcelle de vigne. Because, les droits de plantation...c'est du buisness aussi.
Et voilà, le tour de passe passe a réussi. Un terrain qui vaut 2 euros le m2, nous coûte au final 26 euros aujourd'hui pour rien. Pour juste devenir une réserve foncière car les promoteurs ont ... comment dire : disparu...
Vous avez dit bonne gestion? Bon sens?
Euh de quel sens, portefeuille parlez-vous?
En conseil municipal, les élues Aimer Ma Ville se sont insurgées contre ce coûteux achat.