Le projet du plan local d'urbanisme précise non seulement le Droit des sols, mais se doit d’être un véritable document du projet urbain cohérent à court, moyen, long terme. En outre, le PLU doit être compatible avec, à minima pour une ville dans la situation d’Orange, le PADD, la loi SRU, le SDAGE, le PPRI et compréhensible par tous selon la nouvelle législation.
Malheureusement, les uniques documents qui nous ont été présentés à l’enquête publique du 11février 2011 au 11 mars 2011 sont non seulement truffés d’incohérences concernant le simple volet du Droit du sol, mais en plus ne répondent ni aux objectifs fixés par la municipalité en 2004, ni aux grands principes du droit de l’urbanisme, ni aux orientations générales affirmées dans le PADD, et ne tiennent pas compte des observations faites par la préfecture le 2 juillet 2010.
Par exemple sont largement négligées les questions concernant : la redensification de la ville, la mixité des zones urbaines, les moyens de transport en commun, les déplacements « doux », la création d'équipements garants d'une vraie animation de la cité, la politique touristique, l’accessibilité.
Ce projet, malgré certains points positifs, ne concorde pas de façon satisfaisante aux besoins futurs de la ville d’Orange. En effet, personne ne peut nier qu'Orange souffre de plusieurs problèmes, à savoir un tissu urbain peu dense avec des quartiers à la « structure urbaine décousue », un centre ville qui se désertifie, tant sur les plans des commerces que des logements vacants ou insalubres, des nuisances générées par des axes d'une circulation très dense, un trafic de transit par le centre-ville excessif notamment devant le théâtre antique, toute une partie du territoire de la ville exposée à des risques d'inondations...
De même, une production architecturale qui n'est pas à la hauteur, du fait du manque d'exigence qualitative de la part des pouvoirs publics d’une part, et de la structure et de l'origine de la commande qui reste privée, peu contrôlée et peu orientée vers la qualité, d’autre part.
Très grave ; ne sont incluses dans ce PLU aucune des dispositions du grenelle II.
Du point de vue croissance démographique, notre ville stagne, les chiffres de l’INSEE montre que nous avons perdu près de 500 habitants en un an. Pourtant la projection démographique faite dans le PLU prévoit une croissance dynamique.
Autres incohérences : l’absence de prise en compte des structures existantes telles qu’écoles, maisons de retraite, collèges, lycées… pour planifier les divers aménagements, lieux de vie, afin de promouvoir le mieux vivre ensemble et les liens inter-générations.
Les enjeux majeurs de ce siècle sont la préservation des ressources en eau potable et en terres agricoles. Il nous faut aussi favoriser les déplacements doux et les transports en communs, développer la collecte des déchets recyclables.
Projeter d’urbaniser plus de 300 hectares de terre agricole, projeter l’implantation d’une carrière sur 100 hectares supplémentaires et projeter une déviation sur 150 autres hectares est une politique qui dans le contexte d’Orange ne se justifie pas comme l’ont souligné plusieurs intervenant sur cette enquête publique.
D’autre part l’implantation de structures excentrées sans prévoir de services adéquats de proximité, de lieux de vie, de liaisons urbaines,… est en contradiction avec la loi SRU, le PADD de la ville.
Afin de mobiliser la population, seule façon d’identifier efficacement des erreurs dans les relevés administratifs ou des aberrations, l’élaboration du PLU aurait mérité une véritable concertation. Les efforts dans ce sens sont pour nous très largement insuffisants comme le prouve le bilan de concertation. (Moins de 80 remarques sur 6 ans...)
Nous qui connaissons les capacités de mobilisation de la mairie pour des sujets qui l’intéressent vraiment - voir récemment la pétition pour le complexe aquatique : 2500 signatures en 15 jours-, nous mesurons ce qui relève d’un mépris dangereux pour l’avenir de la cité, de sa population, de son environnement.
(Pétition ayant pris des allures de propagandes scandaleuses. Réunion publique, multiples déclarations, articles dans la presse, 4 pages dans la revue municipale, puis coups de fils et courriers aux présidents des associations, aux directeurs d’écoles. Des feuillets de la pétition étant même apportés lors d’assemblées générales des associations par des conseillers municipaux qui les faisaient eux même signer; d’autres ont été distribués largement sur le marché local,ou bien ont trônés sur les comptoirs dans les magasins, chez les artisans...)
D’autre part dans les documents du projet, il est à déplorer qu’Orange, ville très riche sur le plan du patrimoine historique de renommée mondiale, possédant deux monuments classés à l’UNESCO depuis 1981, classée jusqu’en 1995 « Villes et Pays d’Art et d’Histoire » ne dispose pas de ZPPAUP (Zones de Protection du Patrimoine Architectural, Urbain et Paysager)
Aujourd’hui, ce projet très incomplet, sans perspectives cohérentes, qui ne prend en compte ni la loi, ni l’intérêt général, est un nouvel et grave échec pour la municipalité.
Echec d’autant plus regrettable que c’est nous Orangeois qui sommes perdants.
Est-ce voulu pour rester en mode POS ?
Nous sommes éberlués par ce manque de considération pour nous mêmes habitants d’Orange, pour l’avenir de notre cité.
Rappelons ici que Monsieur le maire a déclaré en conseil municipal lors de l'arrêt du Projet d'Aménagement et de Développement Durable : « J’inscris dans le PADD ce que certains veulent entendre mais bien entendu il est impossible de respecter tous ces diktats dans le PLU d’Orange ! »
Et bien monsieur le maire vous pouvez être fier de votre travail !