M. Georges OLIVARI, directeur de la maison régionale de l'eau a fait hier à Jonquières une conférence remarquable sur la pollution de l'eau par les pesticides et ses conséquences sur la santé. Conférence suivie d’un débat riche et instructif.
Nous y avons assisté car nous sommes sensibles à ces questions de l’eau et sa gestion d’une part, mais aussi nous sommes impliqués dans les cantonales.
Nous remercions le conférencier, les Jonquièroises, Jonquièrois et l’association Idées Jonquière pour cette réunion réussie et très riche.
La réunion a débuté par une explication du contexte et du site de pompage puis il y eut l'exposé du scientifique, enfin un débat a permis de faire ressortir des problématiques.
L’exposé - très clair et sans appel - cernait bien les soucis et donnait des pistes pour la prévention, pour retrouver et conserver une eau de qualité, ainsi que des conseils de bon sens sur les fréquences des analyses.
Tous nous sommes révoltés sur les normes qui sont établies sans fondement scientifique.
« Dans les produits phytosanitaire 1 plus 1 ne fait pas deux, a martelé le scientifique, les synergies sont inconnues »…Le comportement des pesticides épandus n’est bien pas connu, voire pas du tout. Fixés sur les particules minérales du sol, les pesticides, les produits de dégradation de la molécule d’origine, les co-formulants ont une toxicité non négligeable voire plus importantes que la molécule originelle. Les stocks souterrains accumulés depuis des années sont inconnus. Les relargages dans le milieu naturel qui peuvent durer plusieurs décennies sont difficilement prévisibles et leur déclenchement imprévisible. Il est possible que sous l’action de pluie acide des particules toxiques arrivent jusqu’aux nappes d’eau. Pas de certitude pour l’avenir. Pas de courbe cinétique d’élimination.
Nous avons relevé l’ineptie de la solution envisagée par le préfet : mettre en réseau les villes et villages afin de diluer l’eau distribuée jusqu'à une « norme légale » (La Provence du 21 Janvier 2011) Ce n’est pas acceptable.
Nous avons fait émerger une réalité de terrain évidente : programmation rapide(non encore obligatoire mais de bon sens) d’analyses post pluies et orages.
Il apparaît clairement que la situation est pour longtemps incontrôlable et que nous sommes seuls à devoir en subir les conséquences et les surcoûts. Les fabricants de produits quant à eux s’en lavent les mains, bien protégés dans un écrin juridico-légal injuste.
Il est sûr que les paysans subissent comme le reste de la population et sans doute encore plus chèrement la toxicité des produits qu’ils ont employés.
Une solution envisagée hier soir passait par la régie publique de l’eau. Les exemples les plus concrets sont ceux cités par le scientifique. Soit : la ville de Munich confrontée à ce même souci il y a vingt ans, a aujourd’hui une eau de qualité sans avoir recours à des traitements ou filtres dispendieux. La municipalité a tout simplement tourné le dos aux conséquences pour s’attaquer aux causes. Elle a acheté les terrains environnants sur plusieurs hectares puis a subventionné les agriculteurs des zones alentour pour passer en agriculture bio. En 20 ans le problème a disparu. D’ailleurs n’est-ce pas ainsi que procède Vittel pour préserver son eau et ce depuis longtemps ? Mais oui les solutions existent il faut juste arrêter de dire : "on n’y peut rien" et le vouloir.
Et pour l’eau d’Orange, quelles sont donc les mesures toutes simples et pleines de bon sens à prendre ? A quelle fréquence sont faites les analyses ? Ou sont consultables les résultats ?
Nous avons dans le n° de février 2011 de la revue municipale des déclarations rassurantes mais pas de publication de résultats, pas de précision sur la fréquence des analyses, ni la liste des polluants recherchés…
Le captage se trouve en bordure de l’Aigues près de la passerelle au nord de la rivière.
Y a-t-il des analyses effectuées en cas de crue de l’Aigues ?
Pas seulement lorsqu'elle déborde, mais lorsqu'elle est très grosse après les orages.
En face, de l’autre coté de la nationale 7, une ancienne zone d’activité où l’eau n’est pas potable selon un riverain qui va même pour son jardin chercher de l'eau avec une cuve ! Plus bas, cent hectares voués dans le nouveau PLU à être transformés en carrière après décroutage sur six mètres de terres arables. Le plafond de la nappe phréatique sera crevé ! D’où pollution assurée de l’eau souterraine. Est-ce compatible avec le SDAGE, le PADD ? Plus haut mais pas très loin, à l’entrée d’Orange, à gauche, une casse… Enfin est-ce raisonnable, tout cela ?
Nous aimerions tant avoir des certitudes pour aujourd’hui et pour demain !
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