Pour voir naître une chose extraordinaire, il faut bien commencer par la rêver !
Alors pour Orange, rêvons d’un musée vauclusien des antiquités romaines et d’un centre départemental d’archéologie à l’image de ceux de l’Arles antique.
Espérons que ces équipements culturels côtoient les vestiges antiques de la nécropole romaine. Implantés sur les zones naturelles situées au sud de Fourchesvieilles, et englobant l’ancienne piscine de l’Oasis à l’ouest, ils répondraient au besoin de créer un lien entre le centre historique et les HLM des quartiers nord.
Souhaitons que ce musée rassemble dans un même lieu toutes les collections archéologiques orangeoises et en association avec ce centre d’archéologie, qu’il s’inscrive dans une véritable économie touristique accueillant tous les publics.
Désirons ardemment que ces équipements allient la fouille, les études, la sauvegarde, la restauration, la valorisation, la gestion et l’exposition.
Et enfin, imaginons qu’un jour le Maire d’Orange nous fasse passer du rêve à la réalité.
Le musée départemental de l’Orange Antique
Il est nécessaire pour le rayonnement d’Orange et du Vaucluse de fédérer les musées archéologiques du département et d’en faire un outil utile à l’emploi de notre bassin de vie.
Après la restitution du toit de scène de son théâtre antique et la restauration de son arc de triomphe, Orange se doit d’avoir son musée archéologique pour aller à la découverte de la quotidienneté de sa cité gallo-romaine, pour fixer les touristes et développer son économie.
Une bonne jauge devrait se situer entre les 800 m2 du musée de Vaison la Romaine et les 8000 de celui d’Arles.
Arles a ses arènes et ses vestiges gallo-romains… Orange a son théâtre antique coiffé de son toit de scène et son arc de triomphe en parfait état de conservation !
Arles a César et un vrai musée… Orange a Auguste, mais n’a malheureusement qu’un dépôt archéologique riche d’un mobilier très abondant et de quelques 25000 fragments !
Son actuel musée est fort petit, très hétéroclite et bien trop disparate pour satisfaire ses visiteurs.
La richesse des documents et des réserves archéologiques de l’Orange Antique mérite bien un musée moderne et spacieux qui expose une plus grande partie de ses collections.
Une bonne muséographie pourrait s’articuler autour de pièces majeures telles que la statue d’Auguste, les cadastres romains, les frises des centaures, des victoires et des amazones, les mosaïques aux amphorettes et aux calices, les masques-acrotères et les sphinx de Fourchesvieilles…
Le musée d’Orange doit devenir un formidable outil de développement et le cœur du patrimoine antique du Vaucluse.
Le centre archéologique du Vaucluse
Créé à la fin des années 1990, le dépôt archéologique d’Orange est aujourd’hui arrivé à saturation de stockage. Il s’ensuit des allées encombrées à l’intérieur et des marbres qui se détériorent dans sa cour extérieure. Quant aux annexes qui permettaient aux chercheurs et aux étudiants de travailler, elles sont définitivement fermées pour raisons de sécurité.
Il serait temps pour l’état, la région, le département et la ville de prévoir son évolution et son relogement.
Il existe 3 dépôts archéologiques en Vaucluse : Orange, Vaison-la-Romaine et Avignon. Ces lieux saturés et inadaptés doivent faire face à de graves dysfonctionnements. Les réseaux de stockage semblent totalement disparates et les moyens complètement insuffisants.
Dans le cadre d’une réorganisation des dépôts, il semble évident de prévoir un maillage départemental cohérent s’inscrivant dans une logique de décentralisation.
Le rôle de ce dépôt archéologique départemental serait de conserver dans de bonnes conditions les archives de la terre, de les rendre accessibles aux chercheurs et aux étudiants, et de les valoriser en créant un lieu d’information et d’animation.
Il faut concevoir un dépôt-silo pour entreposer et stocker le mobilier archéologique, un dépôt-sas pour conserver, gérer et étudier le matériel scientifique et culturel, et un dépôt-vitrine pour exposer et créer un lien avec tous les musées archéologiques du Vaucluse..
Patrimonialement et géographiquement, Orange semble la mieux placée pour accueillir ce centre archéologique départemental qui regrouperait toutes les entités existantes.
André ROSANIA
Ancien Maire-adjoint à la culture et au patrimoine